Assises du Réseau romand Science et Cité

Assises du Réseau | Exposer des idées, questionner les savoirs (c) Photo Felipe Torres

Espaces et acteurs du dialogue sciences-société:
les enjeux de la communication scientifique
pour les musées et les médias.

Université de Neuchâtel
29 et 30 janvier 2009

Date limite d'inscription:
19 janvier 2009 (les inscriptions sont closes)

Exposer des idées, questionner des savoirs

Une fois sortis de l’école et entrés dans la vie réputée active, c’est principalement dans les musées et à travers les médias que les citoyens sont confrontés à la culture scientifique, au sens large de ce terme, comprenant sciences de la nature et sciences humaines. Mais de quelle forme de culture s’agit-il? D’un ensemble de savoirs certifiés, de conclusions estampillées scientifiques, qu’il s’agirait de «faire passer», en habiles pédagogues, à un public perçu comme ignare et obscurantiste? Ou plutôt de la transmission d’une attitude, d’une démarche, d’une construction collective faite de recherches, découvertes, tâtonnements, doutes, remises en question?

Pour de nombreux chercheurs en sciences humaines et sociales, nous sommes passés en un siècle de la «société du progrès» à la «société du risque». Une autre manière de décrire cette transition historique serait de reconnaître que nous sommes entrés dans «l’âge de l’incertain». Nos difficultés à prévoir et à maîtriser les effets sociaux et environnementaux de l’activité humaine, notamment scientifique et technologique, notre perplexité quant à la manière d’empoigner certains problèmes globaux (énergie, alimentation, biodiversité, migrations, terrorisme, accroissement des inégalités), rendent nos tentatives de prévision du futur très aléatoires. Mais ces difficultés mêmes confirment la nécessité de développer une culture scientifique largement partagée, au sens de l’apprentissage d’un regard critique sur la réalité.

Des enjeux pour les musées et les médias

Les Assises organisées par le Réseau romand Science et Cité les 29 et 30 janvier 2009 à Neuchâtel tenteront de faire le point sur les enjeux économiques, idéologiques et politiques de la communication scientifique, notamment de la muséologie et des (nouveaux) médias, dans la perspective d’une démocratisation des sciences et des technologies.

Ce colloque international vise en premier lieu à échanger des idées sur les mutations de l’institution muséale. Naguère confinés à leur mission traditionnelle de conservation et d’exposition du patrimoine, les musées sont de plus en plus nombreux à jouer le rôle de relais de culture scientifique, en prise sur la recherche et ses implications sociales, éthiques, économiques, écologiques, ainsi que sur sa composante historique. Les expositions, qui restent le vecteur principal de communication des musées, abordent de plus en plus souvent des thèmes liés aux préoccupations de l’actualité: changement climatique, nouvelles technologies, accélération, catastrophes, mouvements sociaux… Dans leur prolongement, les musées organisent des programmes d’activités éducatives et culturelles qui multiplient les modes de lecture et de mise en débat: du cinéma, des forums, des ateliers, des conférences, des sites Internet, des interventions dans les écoles, des cafés scientifiques, des manifestations artistiques, voire des processus de participation du public.

La question cruciale est bien sûr celle des ressources à disposition des acteurs de la culture scientifique, et de la volonté politique de maintenir et d’améliorer le dialogue sciences-société. De nouvelles ressources humaines et financières sont devenues nécessaires pour pérenniser la dynamique engagée, renforcer les compétences des médiateurs culturels, créer ou améliorer des filières de formation. Pour que les sciences entrent véritablement en démocratie, il importe de s’en donner les moyens. Les constats, critiques et propositions à ce sujet que les Assises auront permis de mettre en évidence seront rassemblées dans une publication de type «livre blanc».