Sciences citoyennes

Progrès scientifique et progrès social ont longtemps été synonymes. Mais, depuis plusieurs décennies, les crises écologiques et sanitaires liées aux avancées des sciences et des technologies ont remis en cause cette équation optimiste. Energie nucléaire, maladie de la vache folle, amiante, OGM et réchauffement du climat sont devenus des sujets de controverses.

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Manifeste pour une culture de sciences citoyennes

En janvier 2009, à l'Université de Neuchâtel, le Réseau romand Sciences et Cité a organisé ses Assises. Ce colloque international a réuni 150 participants suisses et étrangers, professionnels de musées, journalistes, universitaires et artistes.

La manifestation visait à faire un état des lieux des problèmes à résoudre pour renforcer la démocratisation des sciences et des technologies. Des ateliers participatifs ont permis de riches échanges d'expériences, à partir desquels des constats et propositions ont été élaborées, à l'adresse des différents acteurs de la vie culturelle et politique. découvrir le Manifeste…

Sciences citoyennes: enjeu essentiel de la démocratie

Les conséquences néfastes désormais avérées de certaines applications des technosciences suscitent dans la population une méfiance de principe face aux nouvelles promesses, aux nouveaux Eldorados que tentent de promouvoir de puissants lobbies.

La mise en œuvre d’une évaluation démocratique des risques et des bénéfices liés aux technosciences est alors apparue indispensable aux milieux scientifiques et politiques, qui ont conçu des mécanismes visant à maîtriser le cours du progrès technique en anticipant ses conséquences. Des organismes travaillant auprès des parlements, comme le Centre d’évaluation des technologies TA-Swiss, ont ainsi vu le jour dans plusieurs pays d’Europe.

Ces organismes ont inventé de nouveaux espaces de débats visant à «démocratiser la démocratie» par la mise en œuvre de procédures participatives telles que les Publiforums (en France: conférences de citoyens). Vous trouverez dans ces pages la description de ces nouvelles procédures, sous la forme d’une Boîte à outils de la démocratie scientifique et technique.

Aux procédures participatives portées par des institutions étatiques s’ajoutent des initiatives de la société civile, par le biais d’associations critiques comme la Fondation Sciences citoyennes, de publications comme La Revue Durable, de laboratoires indépendants comme le CRIIRAD.

Constatant que des décisions importantes pour l’avenir de nos sociétés continuent, dans de nombreux pays, à être imposées d'en haut par une élite technocratique, sans véritable débat, ces acteurs civils estiment que les incertitudes – et donc les inquiétudes – sur les effets à long terme d’une innovation ne se posent pas seulement en termes de risques sanitaires ou environnementaux, mais aussi éthiques, économiques, culturels, politiques et sociaux. C’est donc à l’ensemble de la société qu’incombe le «devoir de contrôle social sur l’activité de la technoscience», comme l’écrit Jacques Testart, président de la Fondation Sciences Citoyennes (voir l’article Sciences citoyennes: enjeu essentiel de la démocratie).

A titre d’aperçu de cette créativité citoyenne émergente, vous trouverez aussi dans ces pages des articles de référence, des bibliographies et une liste de liens citoyens.